Financement : Capintech s’inquiète de la situation du capital-risque

  • Publié le vendredi 23 juillet 2010
  • Rédigé par FEKRANE Catherine 
  • Création et Développement de l'innovation



Jugeant la situation du capital-risque français « alarmante », l’association CapinTech, qui soutient et favorise la création et le développement d’entreprises de technologies innovantes, vient d’entamer une réflexion visant à revisiter le modèle économique du capital-risque. Cette démarche devrait aboutir à des propositions à l’automne.

Inquiète de la situation du capital-risque français, l’association CapinTech (CAPital Innovation TECHnologie), qui soutient et favorise la création et le développement d’entreprises de technologies innovantes, tente d’élaborer un diagnostic et de mobiliser les acteurs de l’écosystème français de l’innovation. Pour cela, l’association organisait, fin juin, une première réunion avec les acteurs concernés. L’objectif ? Dégager un consensus avant d’élaborer une réflexion pour émettre des propositions dans le courant de l’automne 2010.
Les constats de CapinTech

Rappelant le rôle du capital-risque dans la chaîne du financement des entreprises innovantes, c’est-à-dire en amont du cycle de développement, l’association souligne d’abord la nécessaire implication des pouvoirs publics, à travers notamment l’action de la Caisse des Dépôts et Consignations, qui « conditionne la présence d’acteurs privés (institutionnels ou individuels) ». Autre constat établi lors de cette première réunion : « Les mesures « prudentielles » dites Solvency II ou Bâle III, telles qu’actuellement envisagées, vont freiner la participation des banques et des assurances qui apportent des fonds au capital-risque et ce dès l’horizon 2012. Il est primordial de différencier la prise de risque lié au métier d’investisseur en capital de celle liée à la spéculation : il faut limiter l’effet de contagion dans l’esprit des régulateurs » estime l’association dans un compte-rendu de la rencontre. Enfin, les membres de CapinTech s’accordent sur la nécessité de repenser le modèle économique de l’industrie du capital-risque, que ce soit en France, dans les autres pays européens mais aussi aux Etats-Unis. « Après deux décennies d’efficacité, celui-ci peine à atteindre ses objectifs notamment depuis l’explosion de la bulle Internet. Il est vital pour l’avenir de nos entreprises innovantes de permettre aux équipes d’investisseurs existantes de passer ce cap difficile afin de construire un nouvel essor pour leur métier » déclare l’association.
Des initiatives jugées positives

Dans l’idée de revisiter ce modèle économique et en attendant l’aboutissement de cette réflexion par des propositions concrètes, qu’elles devraient émettre à l’automne, l’association rappelle son soutien à deux orientations. CapinTech se déclare ainsi favorable à la mise en place d’un Fonds national d’amorçage (FNA) pour le renforcement des capitaux disponibles pour les entreprises innovantes. « Le FNA devra soutenir l’écosystème en place, tout en permettant l’émergence de nouvelles équipes, par exemple pour financer la création d’entreprises innovantes sur de nouveaux marchés. Le soutien du FNA donnera le temps de réexaminer le modèle du capital-risque, fruit des réflexions des différentes parties prenantes (associations d’investisseurs, ministères, CGI) » commente l’association. Enfin, CapinTech milite pour une « meilleure cohabitation des outils de financement en fonds propres à la disposition des jeunes entreprises innovantes ». Ainsi, l’association énumère une série d’initiatives allant dans ce sens : « instaurer des règles entre les équipes qui gèrent tous les dispositifs en place », « introduire plus de transparence » et « maintenir la richesse propre à chacun des métiers impliqués (Business Angels, Corporate Venture, gestionnaires de FCPI et de FIP) ».

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