Var Business Angels : interview du cofondateur Alexandre Lorenzi

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  • Publié le jeudi 24 mars 2022
  • Rédigé par Oliveira Manon 
  • Ingénierie

Nous sommes allés à la rencontre d’Alexandre Lorenzi, l’un des fondateurs de Var Business Angels. Créé en 2008, le club varois s’est bien développé depuis. Retour avec lui sur la naissance, les moments forts et les particularités du club varois.

 

Comment est né VBA ?

        “Le réseau de Business Angels a été créé à Toulon à la fin du premier trimestre 2008, à l’initiative de quelques entrepreneurs varois, de TVT et en particulier de mon ami Claude Bozzo, avec qui j’avais déjà monté par le passé une filiale de Thales, CETIA.

 En effet, les partenaires de TVT Innovation ressentaient le besoin de développer dans le domaine de l'ingénierie Financière, les activités de ce C2EI qui assure depuis plus de vingt ans des activités d’accompagnement pour les TPE/PME du Var et de façon plus générale de la Région Sud.

Le réseau Var Business Angels s’est bien développé depuis 2009. Il regroupe des personnes physiques investisseurs mais également des partenaires bancaires.

 Il est apparu assez rapidement, dès la mi-2010, qu’il était souhaitable de compléter le dispositif mis en place par un vecteur opérationnel ou véhicule d’investissement de type Société de Capital Risque, permettant de mutualiser les capacités financières des Business Angels. Cette structure SAS a été appelée SVBA.

Quelle est la particularité de ce club ?

La particularité du Club est triple :

Traditionnellement, de par l’historique professionnel de ses fondateurs, VBA est spécialisée dès l’origine dans les Start-up de haute technologie et plus particulièrement depuis quelques années, celles qui sont positionnées dans le domaine du numérique, dont TVT s’est fait le champion dans l’écosystème régional.

Par ailleurs, VBA a constitué un réseau important de partenaires financiers en bas de bilan (banques principalement…) et aussi en haut de bilan (organismes régionaux de financements en capital) qui lui ont toujours permis d’adresser des deals ambitieux qu’il n’aurait pas pu faire seul. La présence de la société de capital-risque SVBA dont ses adhérents sont actionnaires a également facilité ce processus.

Enfin, VBA est un regroupement de personnes physiques qui n’est pas une association, mais un département de TVT Innovation au plan administratif, comme le Pôle Mer Méditerranée par exemple : cette particularité unique en région Sud permet à VBA de finaliser le TOTEM de l’Innovation cher à TVT par « un dernier étage » de financement en capital de proximité, accessible à ses Start-up en accélération.

Que retiens-tu de toutes ces années d'investissement ?

Je retiens trois points saillants :

Le critère d’investissement early stage est définitivement la qualité de l’équipe de projet, le reste est finalement secondaire.

De plus, la création d’une société de Capital risque « evergreen » est à posteriori le meilleur choix à faire d’un point de vue juridique comparé à une approche de type Société d’investissement SIBA, car cela garantit un positionnement clair vis-à-vis des autorités de régulation nationales, tout en permettant une défiscalisation à la sortie (appréciable par les temps qui courent, où la défiscalisation à l'entrée a disparu pour les personnes physiques)

Enfin, la création d’un réseau fort et fournit d’investisseurs professionnels autour de VBA a été décisifs sur de nombreuses affaires : sans ce partenariat serré avec des investisseurs locaux, il est impossible pour un club de BAs d’investir sereinement et surtout de réinvestir, sans parler du bénéfice de conseils d’experts avisés, dont c’est le métier.

 

Quel conseil donnerais-tu à une personne souhaitant devenir BA ?

      D’abord, il faut être empathique avec les porteurs et prévoir suffisamment de temps pour les accompagner, sinon s’abstenir. Il faut garder en tête qu’une affaire sur deux est perdue statistiquement, ce qui veut dire que ce n’est pas un placement sans risque et surtout à court terme.

En effet les sorties ne se font pas à 3 ans (sauf les échecs), mais plutôt à 10, et entre 2 et 5 fois la mise, sauf exception qui confirme la règle.

Qu’il faut sortir vite dès qu’on ne peut pas suivre proportionnellement aux nouveaux tours pour éviter d’être systématiquement écrasé par des investisseurs qui sont toujours contents de vous trouver et ne vous rachètent que très rarement en arrivant.

Ce type d’activité apporte énormément au plan humain à soi-même et aux autres aussi : c’est très prenant d’être le Président d’une telle structure, j’ai passé des années intenses mais également très épanouissantes et inoubliables."

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