Iter : Des scientifiques invitent à « renoncer » au projet

  • Publié le jeudi 12 août 2010
  • Développement des territoires

Des scientifiques, dont le prix Nobel de physique Georges Charpak, appellent à « renoncer » au projet de réacteur expérimental international à fusion nucléaire Iter. Selon eux, la croissance des financements européens pénalise de « nombreuses recherches autrement plus importantes ». Alors que la Commission européenne proposait, fin juillet, de couvrir les besoins supplémentaires de financement du projet de réacteur expérimental international à fusion nucléaire Iter pour un montant 1,4 milliard d’euros, un groupe de scientifiques (1) appellent, dans une tribune publiée le 10 août dans Libération, à « renoncer » à ce projet.


Un projet « hors de prix et inutilisable »

Ils estiment que le réacteur, dont l’implantation est prévue sur le site du CEA à Cadarache (Bouches-du-Rhône), est « hors de prix et inutilisable ». « Le coût de construction d’Iter venant de passer de 5 à 15 milliards d’euros, il est question d’en faire subir les conséquences aux budgets de financements de la recherche scientifique européenne » expliquent les scientifiques. Dans sa proposition, la Commission prévoit en effet de pourvoir les besoins supplémentaires « au moyen de fonds inutilisé du budget de l’UE et du redéploiement de 460 millions d’euros provenant du 7e programme-cadre de recherche ». Pour les scientifiques signataires de la tribune, cette orientation menace de « nombreuses recherches autrement plus importantes ».

En faveur des réacteurs de 4e génération

Ils soulignent également les résultats incertains de l’opération. Plusieurs verrous technologiques sont à lever avant d’être en capacité de réaliser et de contrôler une fusion nucléaire : « maintenir le plasma à l’intérieur de l’enceinte, produire du tritium en quantités industrielles et inventer des matériaux pour enfermer ce plasma ». Selon eux, l’état de l’art est « loin de la mise au point d’un prototype de centrale électrique » et de « l’avènement d’une nouvelle filière de production d’énergie ». Ils suggèrent d’investir dans les réacteurs nucléaires de 4e génération, encore au stade de la recherche.

(1) Georges Charpak (prix Nobel de physique), Jacques Treiner (Université Pierre et Marie Curie, Paris) et Sébastien Balibar (Ecole normale supérieure).

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