Concours mondial d'innovation 2030

  • Publié le lundi 02 décembre 2013
  • Rédigé par FEKRANE Catherine 
  • Création et Développement de l'innovation

Né en avril dernier, la Commission « Innovation 2030», présidée par Anne Lauvergeon a porté son regard sur les grands besoins mondiaux et des principaux enjeux du monde en 2030. Elle a ainsi identifié 7 ambitions qui reposent sur des attentes sociétales fortes et des secteurs en croissance.

Le Concours mondial d’innovation a pour objectif de faire émerger les talents et futurs champions de l’économie française, en identifiant puis accompagnant la croissance des entrepreneurs français ou étrangers, dont le projet d’innovation présente un potentiel particulièrement fort pour l’économie française. Ce concours est doté de 300 millions d’euros pour cofinancer les projets retenus.

Les candidatures seront à déposer sur une plateforme dédiée (bientôt en ligne), et d’ici mars 2014, une centaine de projets (de la startup aux grands comptes) sera sélectionnée par la commission, et sera récompensée par une enveloppe de 200 000 euros maximum par projets. Suite à cette première sélection, une seconde phase sera mise en route, avec pour objectif de détecter 30 à 40 projets très prometteurs (issus de la première sélection ou non), qui recevront la somme maximale de 2 millions d’euros fin 2014.

Les projets d’entreprise déposés dans le cadre du Concours mondial d’innovation devront impérativement s’inscrire dans l’une des 7 ambitions suivantes :

Le stockage de l’énergie

Le développement des énergies renouvelables, pour la plupart intermittentes, l’optimisation de la production électrique et le développement de la portabilité nécessitent des innovations de rupture dans les systèmes de stockage. C’est un élément indispensable de la réussite de toute transition énergétique. La France présente de réels atouts grâce à de grandes et petites entreprises bien positionnées sur ce sujet et une recherche publique de qualité.

Le recyclage des métaux rares

La raréfaction et le renchérissement des métaux mais aussi la protection de l’environnement rendront indispensables le recyclage, en particulier des métaux rares. La France dispose de réels atouts dans un contexte européen favorable. L’innovation et un cadre réglementaire adéquat peuvent permettre l’émergence de leaders dans ce domaine.

La valorisation des richesses marine

La valorisation des métaux présents au fond de la mer et un dessalement moins énergivore de l’eau de mer apporteront des ressources indispensables à une population en croissance. La France dispose de l’une des plus importantes zones exclusives d’exploitation marine ainsi que d’entreprises et organismes de recherche très compétents sur ce sujet.

Les protéines végétales et la chimie du végétal

De nouveaux produits alimentaires reposant sur des protéines végétales devront être conçus pour répondre à la croissance de la demande alimentaire mondiale que le secteur de l’élevage ne pourra seul satisfaire. Les forces conjuguées de son agriculture, de son industrie agroalimentaire et de sa tradition d’innovation culinaire devraient permettre à la France de disposer d’un important potentiel d’exportation. Par ailleurs, notre richesse agricole pourra également permettre le développement de nouveaux matériaux.
 La médecine individualisée.

Le développement des sciences « omiques » (génomique, protéinomique, etc.), les liens croissants entre dispositifs médicaux et thérapies ainsi que le développement du numérique vont faire émerger une médecine de plus en plus personnalisée, porteuse d’une plus grande efficacité collective et individuelle, avec des traitements adaptés. La France dispose d’atouts réels en ce domaine avec un système de santé et une recherche dans ce domaine internationalement reconnus.

La silver économie, l’innovation au service de la longévité

D’ici 15 ans, 1,2 milliard d’habitants auront plus de 60 ans dans le monde. Les seniors assureront la majorité des dépenses en France. Or, ils expriment des besoins spécifiques. Une économie nouvelle se développera répondant, entre autres, à la perte d’autonomie. Les seniors français plutôt technophiles, le système centralisé de santé, les compétences académiques, la présence de start-up innovantes d’intégrateurs et équipementiers de haut niveau sont autant d’atouts pour le développement de ce secteur en France.

La valorisation des données massives (Big Data)

La multiplication des données créées par les particuliers, les entreprises et les pouvoirs publics sera porteuse de nouveaux usages et de gains de productivité. La mise à disposition par l’État et par ses opérateurs des données publiques constituera une opportunité pour favoriser l’essor de nouvelles start-up. Ici encore, la France présente de nombreux atouts. L’école française de mathématiques et de statistiques est une des meilleures au monde. Plusieurs entreprises sont leaders de sous-segments.

Les projets seront sélectionnés par une commission technique ad hoc présidée, en fonction des thèmes, par un membre de la Commission Lauvergeon. Cette sélection suivra une procédure en 3 phases.

Phase 1 : l’amorçage (fin 2013, début 2014)

Ouverte le 2 décembre, cette phase permettra de sélectionner 100 projets en amont de leur développement. Les principaux critères retenus pour la sélection des bénéficiaires seront : le degré de réponse à l’ambition ; le degré de rupture en terme d’innovation (technologique ou non) ; la faisabilité technique et/ou scientifique ; les retombées économiques potentielles du projet ; la capacité du porteur à mener à bien le projet. Les projets d’entreprise sélectionnés recevront une aide financière sous forme de subventions pouvant atteindre 200 000 euros par projet.

Phase 2 : l’accompagnement (mi 2014)

Ouverte à compter du 1er septembre, cette phase permettra d’accompagner le développement d’une trentaine de projets prometteurs. Un appel à projets avec un calendrier spécifique et un cahier des charges dédié sera publié. Les projets retenus bénéficieront d’une somme pouvant atteindre 2 millions d’euros chacun.

Phase 3 : le développement (2016)

Ouverte en 2016, cette phase permettra de soutenir l’industrialisation d’un ou deux projets, parmi les plus innovants, dans chacune des 7 ambitions. Ils recevront jusqu’à 20 millions d’euros chacun.

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